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Comment le discounteur GIFI est passé de l’idée de génie au bord de la faillite : récit d’une descente aux enfers

Depuis juin 2023, l’enseigne GIFI est au bord de la faillite, à cause d’un bug informatique. Récit d’une descente aux enfers.
24 janvier 2025 par
Comment le discounteur GIFI est passé de l’idée de génie au bord de la faillite : récit d’une descente aux enfers
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Tout part d’un bug informatique. En juin 2023, l’enseigne GIFI migre ses systèmes d’information vers un nouveau logiciel pour automatiser les approvisionnements. Le transfert se passe mal : il devient difficile pour les magasins de commander, provoquant un manque de certains produits dans les rayons.

Grosse difficulté financière

Résultat : deux ans plus tard, l’enseigne est en difficulté financière. Obligée de convaincre mi-janvier 2025 ses banques de la soutenir pour éviter la faillite.

Une descente aux enfers commencée en 2017. À l’époque, Philippe Ginestet, fondateur de GIFI, décide de racheter le déstockeur Tati. Quatre ans plus tard, le discounteur n’existe plus.

Une grosse concurrence

Tati disparaît, Action apparaît. Une émergence qui met à mal Gifi. En 2020, l’enseigne est encore leader du marché. Cinq ans plus tard, « Action pèse quatre fois plus lourd que Gifi en France, avec 4,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 300 points de vente de plus », comme le rapporte Challenges.

Comment expliquer ce succès ? Des produits relativement fiables vendus à moins de 2€ dû à des coûts moindres.

S’ajoutent à cette concurrence les sites internet, comme Temu. Là aussi, les prix bas attirent, tout comme le nombre important de références.

La goutte d’eau de trop

Dans ce contexte économique, le bug informatique est la goutte de trop. GIFI ne s’en relèvera pas. Pour la première fois depuis 42 ans, « le groupe affiche des pertes sur les deux dernières années », rapporte Les Echos.

Soucieux pour son argent, Philippe Ginestet tente de trouver une solution. Il réussit à trouver un accord avec les banques pour échelonner la dette de GIFI.

Mais cela ne sera pas suffisant. En novembre 2024, le fondateur annonce vouloir vendre l’enseigne.

Comment relancer les ventes ?

Finalement, en janvier 2025, Philippe Ginestet n’a pas trouvé de repreneur, mais une solution. Les créanciers prennent 40% du capital de l’enseigne et exigent que le fondateur n’ait désormais plus de fonction opérationnelle. En échange, les banques effacent plus de 300 millions d’euros de dette.

Pour se relancer, GIFI prévoit un plan stratégique sur trois ans. « On va se recentrer sur les produits à tout petit prix et sur les produits de grande consommation comme le gel douche ou les bonbons », expliquait un proche de l’enseigne à Challenges. Ces efforts seront-ils suffisants ? Seul l’avenir le dira.


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