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Passer le Nouvel An seul : une véritable tendance ou un choix contraint ?

Qui dit nouvelle année, dit soirée le 31 décembre au soir. Pourtant, de plus en plus de personnes font le choix de passer le réveillon seules.
4 janvier 2025 par
Passer le Nouvel An seul : une véritable tendance ou un choix contraint ?
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La fête la plus attendue de l’année. Le réveillon du jour de l’an est chaque année considéré comme une soirée spéciale. Pourtant, de nombreuses personnes passent le réveillon seules. Une véritable tendance ou un choix contraint ? On fait le point.

Une tradition pas si ancienne

Mais d’abord, d’où vient cette tradition de fêter le passage à la nouvelle année ? Elle date du 31 décembre 1915.

À l’époque, la Première Guerre mondiale fait des ravages depuis plus d’un an. Pour égayer le quotidien des soldats, les dirigeants de l’armée française vont avoir une idée pour ceux présents sur le front de la Meuse. Distribuer à chacun du jambon, de la confiture et un cigare entre autres, mais également une bouteille de vin à partager.

Les années passent, le conflit continue, et la nouvelle habitude va s’étendre à tous les fronts de l’Ouest. De retour chez eux après la fin de la guerre, les soldats continuent de fêter le passage à la nouvelle année. De là est naît une tradition.

Depuis, cet événement festif est associé à la convivialité, au partage, à plusieurs. Pourtant, de nombreuses personnes fêtent le jour de l’an seul.

Comme Monique. « C’est la deuxième année que je fais ce choix. Cela m’évite de me prendre la tête pour trouver une soirée puis m’y rendre, surtout que j’habite loin de ma famille et de mes meilleures amies », explique la jeune femme de 32 ans.

Prendre des vacances ? « C’est compliqué de prendre des jours au Nouvel An et à Noël, donc j’en prend pas pour le 31 », explique-t-elle.

Une concurrence entre Noël et le Nouvel An

Parce que oui, les deux fêtes de fin d’année entrent en « concurrence ». Il est rare de pouvoir poser des congés pour les deux semaines. Il faut parfois faire un choix. Ce que confirme Eliot, étudiant de 22 ans : « Noël, c’est vachement plus important pour moi. Le 31 est une soirée comme les autres. Je préfère être seul au Nouvel An, qu’à Noël, une fête beaucoup plus familiale ».

Le jour de l’an est, par tradition, généralement une fête entre amis, surtout à l’approche de la vingtaine. Mais, la distance et les difficultés pour faire des rencontres rendent cela difficile. « Comme je suis alternant à La Rochelle depuis deux mois, je n’ai pas encore eu le temps et l’opportunité de faire des rencontres », nous confie Eliot. Lui comme Yanis, étudiant en école d’ingénieur sur Montpellier, l’ont fait seuls par manque de proposition.

Au contraire de Chloé, qui a, elle, reçu une invitation. « Même si mes amis proches n’étaient pas disponibles, j’avais un plan pour une grosse soirée dans une grande maison. Je ne connaissais que le propriétaire des lieux et je ne me sentais pas de faire si gros », explique la future éducatrice spécialisée.

Parce que plus la soirée accueille du monde, plus le budget s’épaissit, comme le confie Monique. Tous ne sont pas prêts à dépenser une certaine somme. Encore moins les étudiants.

D’autres auraient aimé le fêter à plusieurs, mais la grippe s’est dressée sur leur chemin. C’est le cas d’Ophélie et Matthieu, un couple originaire de Caen. « Même si nous n’avions aucun plan de prévu, en dernière minute, on aurait pu se joindre à mon beau-frère et ma belle-sœur qui le faisait avec un couple d’amis si on le souhaitait », explique la maman de deux enfants.

Comment passer une bonne soirée ?

Mais alors, qu’on soit malade, seul par choix, ou par contrainte, comment ne pas tomber dans le blues du dimanche soir ?

La recette est simple : se faire plaisir. Chloé a choisi l’option « bain, petit plat maison, soirée film, création d’un album photo et musique à fond »« Petit plateau TV devant Netflix et mon petit champomy à 00h00 » pour Monique. Soirée raclette du côté de Yanis.

Autre élément important : se couper des réseaux. « J’appréhendais pas mal à cause de la solitude et de la pression sociale qu’on voit sur les réseaux sociaux à faire la fête toute la nuit », poursuit l’étudiant en école d’ingénieur. Parce que comme le dit Monique, « la première fois, c’est difficile ».

Si le poids de la solitude vous pèse, certaines organisations mettent en place des initiatives pour rompre cet isolement, comme le CROUS à Nancy. Des associations se mobilisent également, comme les Petits Frères des Pauvres, ou le Secours Catholique, en organisant des soirées, des goûters, etc.

Tous valident ces initiatives. Yanis aurait même été intéressé : « je n’étais pas au courant que cela existait. Cela me donne envie d’en découvrir plus car je sais que beaucoup en souffrent, particulièrement pendant les fêtes de fin d’année ».

Heureux ou pas ?

Mais comment ces personnes ont-elles finalement vécu leur réveillon ? « Cela fait deux ans que j’aime mes soirées du réveillon parce que j’en profite pour me reposer en paix, juste moi, ma télé, mon lit et ma nourriture », raconte Monique.

« J’avais peur d’être triste ou de pleurer mais c’était une bonne soirée même si j’aurais aimé la partager », nous explique Chloé. Même constat pour Yanis et Eliot.

Ce dernier a tenu « jusqu’à minuit par respect pour le jour de l’an, le temps d’envoyer et de recevoir quelques messages pour fêter la nouvelle année ». Pareil chez Ophélie, qui a tenu avec son compagnon, à rester éveillé jusqu’à minuit, malgré la maladie.

Sont-ils prêts à retenter l’expérience l’année prochaine ? Même s’ils ont apprécié l’expérience, tous espèrent que non. « Le louper une fois, c’est pas très grave, mais j’espère connaître du monde d’ici là pour le faire à plusieurs », explique Eliot.

« J’espère que je serais accompagné car c’est toujours mieux de se sentir entouré mais si je dois le refaire solo, je referais la même chose que cette année », raconte Yanis.

De son côté, Ophélie n’a encore « rien planifié, et de toute façon, ça se fera au dernier moment ».

Même Monique, pourtant désormais habituée, aimerait le passer à plusieurs : « l’année prochaine, j’ai envie, si je peux, de le faire en famille car cela fait longtemps. Ce serait une deuxième opportunité après Noël pour profiter de mes proches ». Parce que l’essentiel, qu’on soit seul ou à plusieurs, n’est-ce pas finalement de profiter de sa soirée ?

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